fbpx

S’alimenter pour la super sèche. (2ème partie)

Voici le deuxième volet de la saga sur la super sèche.

Le régime de cétose.

Il est appelé également : « le jeûne protéiné» ou « régime d’épargne musculaire ».

Vous êtes nombreux à en parler et à l’utiliser.

En préambule, il est à souligner que ce type de régime était prescrit dès le début du siècle dernier dans le cadre de traitement contre l’épilepsie.

Il avait été observé que le jeûne et la cétose faisaient parfois disparaître des épilepsies sévères.

Pour le résumer sommairement, il est donc hypocalorique et hyper protéiné.

Dans le principe, il doit exclure totalement ou quasi totalement les apports glucidiques.

Il doit conserver suffisamment de lipides d’origine végétale, de préférence, sous forme insaturés et polyinsaturés.

Suffisamment, cela veut dire peu, juste ce qu’il faut.

Ce point est important compte-tenu de la version « New Age » des régimes de cétose qui fleurissent de toutes parts.

Certains sous l’appellation générique de « Keto », Ketogenic en anglais, dont je parlerai ci-après.

Le régime de cétose s’est démocratisé avec l’évolution d’une population en surpoids qui avait un besoin express de perdre du tissu adipeux.

Il s’est également démocratisé dans le cadre de l’activité sportive.

Ce régime peut être un allié précieux quand il y a nécessité de perdre de la masse grasse dans un temps relativement court et bien sûr en protégeant la masse musculaire.

Il y a une nécessité dans le cadre de la performance physique mais également pour la perte de poids classique, de protéger prioritairement le tissu « noble »*.

*La masse musculaire

Il peut, dans certains cas, être une solution très intéressante pour cibler et démobiliser plus de tissu gras et de façon ponctuelle.

Mais je le répète, il n’est en aucun cas une philosophie alimentaire au sens noble et pérenne du terme.

Revenons au régime de cétose « New Age ».

Nous sommes plongés dans une époque où l’on nous promet d’obtenir tout avec grande facilité.

Un corps de rêve en restant assis sur votre canapé à regarder la télé tout en sirotant des cocktails.

Vous pouvez également devenir millionnaire en travaillant peu grâce à une technique exceptionnelle qui fait de vous une nana ou un mec bien plus intelligent que les autres.

Pour perdre votre graisse, même chose, vous vous appliquez une pommade de temps en temps sur vos cuisses constellées d’adipocytes gorgés d’eau.

Et alors, comme par miracle, vos cuisses deviennent fines et galbées, comme la fille de 20 ans sur l’emballage…

C’est merveilleux !

Le régime d’épargne musculaire a été reconsidéré pour coller à cette époque magistrale où plus l’arnaque est grosse et plus on la gobe.

Ce régime restrictif est devenu permissif, peu protéiné et très gras…

J’ai bien impression qu’il doit plaire ainsi…

Aurions-nous perdu tout discernement?

Pour la petite histoire, j’ai été alerté récemment par un garçon qui m’interpellait sur ce sujet et me demandait de l’aide.

Il suivait, me disait-il, un régime de cétose pour devenir sec et dense.

Pour ceux qui n’auraient pas saisi le vocabulaire, c’est à dire, musclé en ayant perdu un maximum de graisse.

Certainement un bon choix dans le cadre sportif et esthétique si celui-ci est ponctuel et par intermittence.

Une autre condition importante, est bien sûr de ne pas démarrer avec 25 kg de surcharge pondérale.

Mais également d’avoir une base musculaire suffisante et d’avoir une bonne motivation.

Les résultats furent tout autre, il perdait de la masse musculaire à grands pas et ne séchait pas pour autant.

Donc tout le contraire des effets recherchés !

Il m’a dit avoir pourtant rempli de façon méticuleuse toutes les cases que lui proposait ce site Web afin de calculer par lui-même son propre régime cétogénique.

Les quantités de lipides, de protéines et de glucides et par conséquent le bol énergétique globale journalier.

Problème de taille, celui-ci se situait aux alentours de 2400 calories et orienté en grande partie vers les aliments gras !

Fromage, ventrèche etc. etc. entre autre…J’ai cru à une blague.

De toute évidence, le régime de cétose « New Age » laisse la part belle aux lipides et très peu de place aux protéines.

En effet, il se caractérise par une consommation de 5 % de calories sous forme de glucides, ok, pour l’instant on est pas mal mais c’est par la suite que cela se gâte.

75 à 85 % de calories sous forme de lipides, oufffff !!!!! soit en moyenne 180 g pour 2000 kcal

Et entre 10 et 20 % de calories sous forme de protéines, soit en moyenne 75 g pour 2000 kcal

Je me demande comment nous pourrions arriver à la super sèche dans ces conditions !

Ou même simplement sécher…

Vous allez clairement le comprendre lorsque je vais détailler le principe même.

Donc soyons clairs, l’objet de mon article est de traiter le principe de la cétose.

Pas de faire la promotion de régimes à effet de mode qui dénature le fondement même du bio mécanisme cétogénique.

En suspend, je tiens à préciser que le jeûne protéiné ne doit pas être une habitude alimentaire.

Il est question d’un régime extrême, déséquilibrant à tous points de vue.

Il doit être pratiqué sous certaines conditions de façon sporadique et encadré.

Quel en est le principe ?

Il est basé, d’une part, sur le sevrage aux glucides obligeant l’organisme à puiser dans ses propres réserves de glycogène stockées dans les cellules et dans le foie.

Lorsque celle-ci sont épuisées en l’espace de 48 à 72 heures, l’organisme est dans la nécessité de trouver du glycogène pour assurer la carburation des fonctions de base mais également les activités physiques et sportives.

Son choix se porte naturellement sur la dégradation de la masse musculaire qui est un moyen plus simple pour lui d’obtenir du glycogène plutôt que de s’attaquer aux adipocytes.

L’apport en protéines protège la masse musculaire de cette dégradation et pousse donc l’organisme à métaboliser le gras et créer ainsi l’état de cétose.

La masse grasse devient alors la première source d’énergie pour le corps.

Une fois transformée en corps cétoniques, elle alimente le cerveau et fournit de l’énergie aux muscles.

Voici le principe décrit grâce à ce schéma.

La cétogenèse, appelé également voie des corps cétoniques, est la deuxième utilisation la plus importante de l’acetyl coenzyme A par les cellules, juste derrière le cycle de KREBS.

Quand l’organisme ne peut utiliser ses réserves de glucose pour produire l’ATP pour cause de restrictions alimentaires prolongé ou également en cas de diabète, il utilise cette voie métabolique.

L’intérêt est donc multiple :

La perte de poids est rapide

Avec ce type de régime il est possible de baisser considérablement les apports énergétiques et ainsi créer un déficit important.

La perte de poids est ciblée

Comme expliqué plus haut dans le texte, quasi seulement les graisses sont mobilisées, la masse musculaire est donc épargnée.

L’acétone induit une sensation de satiété

Cela n’exclut pas les envies mais freine considérablement la faim.

L’acétone génère également une sensation de légère euphorie.

Voici dans les grandes lignes le principe.

Vous comprenez ainsi clairement que la nouvelle version du régime de cétose ou régime « d’épargne musculaire » ou « jeûne protéiné », la « ketodiet » n’a rien de conforme, ni avec le jeûne ni avec l’épargne musculaire.

J’insiste sur plusieurs points concernant la mise en place de cette pratique alimentaire:

1) La cétose se met en place après deux à trois jours.

Ainsi ne tombez pas, une fois de plus, dans des effets de mode qui dictent la pratique, comme le « jeûne intermittent » qui n’est pas un jeûne ou des cétoses de 18 ou 24 heures qui ne sont pas des cétoses.

2) Enclenchez la…

Dans la mesure où le régime hypocalorique et hyper protéiné traditionnel ne donne plus les effets voulus.

3) Il est préférable de ne pas débuter votre régime directement par une phase de cétose.

Le grand écart risque d’être très compliqué à gérer entre votre alimentation préalable parfois hypercalorique et ce régime très hypocalorique.

Procédez par paliers et prenez le temps de réduire considérablement votre masse grasse avant d’enclencher ce régime extrême.

4) Mettez-la en place de façon cyclique.

Vous l’entrecoupez par la reprise des glucides de façon contrôlée et pendant deux ou trois jours de façon à réactiver le métabolisme.

En effet, lorsque le jeûne protéiné est suivi sur une période trop longue, le métabolisme peut se ralentir, se mettant en état « d’hibernation ».

Cela se traduit par le refroidissement des extrémités, doigts, lèvres, nez, une fatigue accrue physique et morale et une stagnation des effets recherchés.

Parlez en à votre toubib.

Il serait préférable d’en parler à votre médecin avant de vous lancer dans ce type de pratique.

En effet, ce régime est, je le rappelle, déséquilibré et pouvant être déséquilibrant.

Il est très hypocalorique, très protéinés, vous ne devez pas être sujet à des pathologies qui seraient de véritables contre-indications.

Il y a d’autre part des risques d’hypokaliémie parfois dangereuse pour le muscle cardiaque.

Comme vous pouvez le constater, cette pratique n’est pas anodine, ce n’est pas que du « folklore » extrait des stories des « Musculostars » des réseaux sociaux.

Elle demande d’être contrôlée, d’être personnalisée et d’être pratiquée en son âme et conscience, en sachant ce que l’on fait, dans la sérénité et la conscientisation.

Dans ces conditions, les effets sont souvent très intéressants et les résultats parfois spectaculaires.

Le prochain volet sur « la super sèche » traitera de l’entrainement.

Ce que je vous explique vous semble logique ?

Prenez le temps de réfléchir avant d’agir.

Philippe LAMACHE

Sharing is caring!

À propos de l'auteur Philippe LAMACHE

Je m’appelle Philippe LAMACHE, je suis coach sportif, coach mental, spécialisé dans l’alimentation et les compléments alimentaires pour sportifs ainsi que dans l’alimentation santé. Depuis plus de 35 ans, je coach des hommes et des femmes pour la pratique pure de la culture physique mais également pour améliorer les qualités physiques d’athlètes amateurs et professionnels, dont quelques champions, et cela dans bon nombre de sports individuels et collectifs.

>