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Les conseils à ne pas suivre en musculation

Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.

Je souhaite entamer cet article en faisant référence à cet adage.

En effet, il puise toute sa force dans notre discipline, remplie de ces conseilleurs, infestée « d’experts » devrais-je dire.

Je me plaît à l’écrire et à en parler à chaque fois que l’occasion m’en est donnée:

 » Il y a autant de coachs que de pratiquants… « 

Voici un dossier intéressant édité par le gouvernement et qui fait état de l’activité de coaching en France.

Coach et Coaching dans le milieu sportif

La prolifération des conseilleurs doit certainement venir du caractère fantasmagorique de notre discipline, un peu comme le sont les marchés du sexe et du développement personnel.

Le champ des possibles semble s’ouvrir à l’infini, nous pouvons devenir quelqu’un d’autre, quelqu’un de plus fort, de plus beau, de plus sexy, de plus reconnu, de plus respecté.

Il suffit d’avoir la bonne technique, le bon produit, connaître la bonne personne, le bon coach possédant le secret, la vérité vraie, qui fera de vous l’être d’exception.

Le marché est donc ouvert avec d’un côté les pratiquants, qui ont tellement besoin d’être rassurés et de l’autre des conseilleurs qui se sentent, du coup, si importants.

Chaque pratiquant possède donc son conseilleur, son puit de science, particulièrement si vous êtes jeune et jolie, les « entraîneurs » se bousculeront au portillon.

Pourquoi ce système, coach / coaché conseilleur / conseillé, fonctionne-t-il aussi bien ?


Soyons honnêtes, la pratique de la musculation est pour beaucoup d’adeptes un outil de satisfaction de l’égo, lié parfois à un manque de confiance en soi, à un esprit nécessiteux de reconnaissance.

Nous avons besoin d’exister, d’affirmer notre présence, d’être reconnu, apprécié, aimé….

Je vous invite à lire cet article scientifique sur le sentiment de reconnaissance et le besoin de reconnaissance.

Sont-ils étroitement liés ou peuvent-ils s’exprimer de manière distanciée ?

Les réseaux sociaux sont basés sur une déviance égocentrique matérialisée par cette locution qui est sans conteste l’antithèse de l’amour:

 » Aimez-moi « 

C’est uniquement pour ça qu’ils fonctionnent admirablement.

Vous savez peut-être que l’on achète sa notoriété sur les réseaux sociaux.

Vous pouvez acheter des « like », des « aimez-moi » ainsi que des vues de vos vidéos.

C’est donc un moyen de faire croire aux autres que vous êtes si connu, tant aimé et vous finissez même par le croire…

Quand on en est là, c’est que le monde ne va pas bien.

Il n’y a vraiment pas de mal à vouloir améliorer son état physique pour plaire, c’est ainsi et la musculation n’est probablement pas le pire des moyens de valorisation.

Ces outils de valorisation sont diverses et variés, pour certains ce sera l’humour ou l’art, pour d’autres la reconnaissance par les études et les diplômes et pour d’autres encore, ce sera la violence sous toutes ses formes.

Certes avec le temps, la pratique peut devenir une véritable philosophie, un art de vivre empreint de santé et d’équilibre.

Cela devrait être d’ailleurs la voie toute tracée pour enfin exercer cette discipline, sans contrainte, avec conscience et dans les règles de bonnes pratiques.

Mais très souvent, elle reste un moyen de nourrir le coq arrogant et parfois même le vieux coq qui subsiste en nous, la poulette de basse-cour ou la vieille poule en mal de séduction.

J’ai quelques exemples…

Les salles fourmillent donc de coachs officiels mais également de ces officieux qui ont tout compris sur tout et qui transmettent leur « savoir-faire » à qui les écoutera, ou ne les écoutera pas d’ailleurs, à la vitesse, et parfois même avec autant d’effet secondaire et de dégâts, qu’une maladie infectieuse.

Vous voyez de quoi je parle…

Ces derniers, les officieux, les piliers de la salle, les maîtres en la matière, les conseilleurs invétérés, sont légions.

Je vous invite à lire mon article sur le choix de votre coach

Comment savoir si mon coach est bon en 10 points ?

Je le répète, vous en trouverez au moins un derrière chaque pratiquant et même parfois plusieurs derrière chaque pratiquante à condition qu’elle soit « physiquement intelligente ».


À cet endroit ce sera parfois un véritable agglutinement.

C’est dingue ce que peut faire le désir sexuel: il déclenche des vocations.

Le marché du conseilleur en musculation, fitness et autres disciplines de cet acabit, n’épargne évidemment pas le coaching à distance.

L’encadrement virtuel est ultra prolifique, exponentiel et la compétence se mesure principalement à la quantité de Followers.

Cette faune exaltée par le gâteau alléchant du fitness, de la musculation, du bien-être…est dithyrambique sur ce qu’il faut faire pour devenir beau, belle, musclé, alors que très souvent, ils ne possèdent même pas un échantillon sur eux, pas d’expérience et aucune expertise.

Il est distillé de telles absurdités que j’ai décidé d’en faire une petite compilation non exhaustive bien sûr.

Ne suivez pas ce genre de conseils:

« Il faut mettre lourd pour progresser« 

Par conséquent le poids serait le seul paramètre qui favoriserait le développement et la tonicité musculaire, rien d’autre !

L’exécution n’aurait donc pas sa place, ni le temps sous tension, ni les temps de récupération, ni le positionnement, ni la vitesse d’exécution…

Ce sont des notions, des paramètres totalement abstraits pour « l’enseignant » malgré son instruction en la matière…

« Il faut exécuter les mouvements rapidement pour perdre de la graisse plus rapidement »

Mais par quels procédés physiques, physiologiques, biochimiques se produirait ce miracle ?

La rapidité d’exécution n’impacte pas directement la perte de graisse.

Il faudra faire appel avant tout à l’intensité et bien évidemment au contrôle de l’alimentation.

C’est uniquement une association d’idée autour du qualificatif « vite ».

Travaille vite perd ta graisse vite !

Cela ressemble à un slogan publicitaire, rien d’autre…

« Ne travaille pas de cette façon sinon tu vas obtenir des muscles courts« 

Il y aurait donc une façon d’exécuter les exercices et des programmes spéciaux muscles courts ou muscles longs ?

Un entraînement spécifique qui aurait la capacité de modifier les endroits où s’insèrent les muscles ?

Comment peut-on croire de telles Annerie ?

Je vous renvoie vers un article que j’ai écrit sur le sujet, il me semble assez explicite


« Si tu veux progresser il faut surtout faire des exercices de base« 

Tous les exercices sont excellents lorsqu’ils sont exécutés dans les règles.

C’est la façon dont ils sont pratiqués qui en font de mauvais exercices.

J’ai vu des pratiquants commencer systématiquement, pendant des années, leur routine pour les pectoraux par du développé couché et pour autant ne pas en avoir….

Même chose pour les curls à la barre debout, combien se sont fait mal au dos, aux coudes ou ailleurs avant d’avoir progressés véritablement des biceps ?

Les exercices de base peuvent effectivement faire progresser à condition de les exécuter parfaitement, qu’ils vous conviennent et que vous preniez un réel plaisir à les faire.

De nombreux pratiquants obtiennent des résultats exceptionnels en faisant très rarement des exercices de base.

Certaines et certains ne peuvent d’ailleurs plus les faire faute de les avoir trop mal fais…

Ils vont donc préférer, par défaut ou alors tout simplement par choix, un entraînement plus analytique moins axé sur le travail polyarticulaire.

« Tu ne pourras jamais prendre de cuisses si tu ne fais pas de squat lourd« 

Mes cuisses sont musclées sans squat lourd

Pour les mêmes raisons que le point précédent, le squat exécuté à la barre libre est un excellent exercice, certainement un des plus complet.

Il implique la quasi-totalité des muscles du bas du corps mais également le dos, la sangle abdominale, les muscles profonds participant activement à la stabilité et au transfert entre le haut et le bas du corps.

Mais il peut également être le pire des exercices.

Combien se sont fait mal au dos, aux genoux ou ailleurs avant d’avoir progressés véritablement des cuisses ?

« Tu ne pourras jamais prendre de pecs si tu ne fais pas de développé couché lourd à la barre »

Je vous renvoie aux deux points précédents pour les mêmes raisons.

« Il faut prendre au moins x jours de repos dans la semaine / Il faut faire obligatoirement un break chaque année pendant plusieurs semaines pour récupérer / Il ne faut pas entraîner tel groupe musculaire avec tel autre groupe musculaire etc etc …« 

Ce sont les « Il faut », les fameux lieux communs basés sur rien ou alors pas grand-chose, de toute façon rien de fondé scientifiquement.

L’expérience de quelqu’un colportée par un autre, puis un autre, sans tenir compte de la personnalité de chacun, de son contexte de vie, de son implication mentale etc. etc.

Et quand bien même ces faits seraient corroborer par des études scientifiques, ils ne seraient de toute façon pas l’unique vérité.

Peu importe le résultat de la science, ce qui convient à certains ou parfois au plus grand nombre, ne convient pas à tous.

Demander d’ailleurs aux conseilleurs de vous expliquer pourquoi ?

Pourquoi il faut…?

Ils seront bien en peine de vous donner une explication tangible.

« Les abdos doivent être fais tous les jours« 

Au nom de quoi les abdominaux devrait être fais tous les jours ?

Sont-ils des muscles qui réagissent de façon différente des autres muscles ?

Certes non !

En revanche, j’en conviens, le travail localisé a un impact certain sur le tissu adipeux et cela est valable pour tous les groupes musculaires.

Si vous voulez avoir des abdominaux toniques et dessinés, je vous conseillerais de les entraîner de façon intensive et pas de façon résiduelle à la fin de votre entraînement.

En fait, entraînez-les avec la même intensité que vous feriez n’importe quel autre groupe musculaire que vous affectionnez particulièrement.

Vous adorez faire les pecs ou les fessiers et bien faites vos abdos avec autant d’intensité.

C’est toujours une question d’attention, plus on est attentif, plus on est impliqué et meilleurs et plus rapides sont les résultats.

Et puis surtout, mangez mieux et moins, vous verrez vos abdos !

« Tu manques de bras alors multiplie les séances« 

Faux !!!!

Ne faites pas plus mais mieux.

Vous pourrez bien faire vos bras tous les jours que ça ne les fera pas progresser pour autant.

Vous finirez par avoir des tendinites et vous vous lasserez.

Un muscle pour croître a besoin de repos, de récupération.

La façon la plus sûre de le faire progresser:

C’est l’intensité.

Vous devrez être extrêmement appliqués, totalement impliqué et allez très, très, très loin dans l’intensité.

Télécharger gratuitement mon eBooks, il vous rappellera point par point ce que sont les paramètres d’intensité.

« Les 10 règles essentielles pour progresser après 40 ans »

Je vais arrêter là mon listing.

Mais comme je le disais en préambule, la liste est non exhaustive.

N’hésitez pas à commenter mon article et à partager votre expérience sur le sujet.

Quels sont de votre point de vue les conseils à ne pas suivre ?

Ce que je vous explique vous semble logique ?

Prenez le temps de réfléchir avant d’agir.

Philippe LAMACHE

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À propos de l'auteur Philippe LAMACHE

Je m’appelle Philippe LAMACHE, je suis coach sportif, coach mental, spécialisé dans l’alimentation et les compléments alimentaires pour sportifs ainsi que dans l’alimentation santé. Depuis plus de 35 ans, je coach des hommes et des femmes pour la pratique pure de la culture physique mais également pour améliorer les qualités physiques d’athlètes amateurs et professionnels, dont quelques champions, et cela dans bon nombre de sports individuels et collectifs.

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