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Le travail lourd il n’y a que ça de vrai !

De grâce, arrêtez d’écouter des guignols!

Veuillez me pardonner, vous allez me prendre pour quelqu’un qui juge mais parfois, trop c’est trop !

On croule sous les youtubeurs jeunes et inexpérimentés qui font la démonstration que le travail lourd est essentiel pour prendre de la masse.

OK, pourquoi pas, mais sous certaines conditions.

Les conditions de bonnes pratiques qui ne font de toute évidence pas partie de leur cursus.

Dans leur cas, ce n’est pas le travail lourd, c’est le travail trop lourd dont ils devraient faire l’article.

Le travaille trop lourd et exécuté n’importe comment !

« Faites comme moi, travaillez trop lourd et mal et finalement vous me ressemblerez. »

OK, super ! Je vais te ressembler et qu’est-ce que je vais obtenir comme physique ?

Vous obtiendrez alors un physique un peu gonflé, sans trop de définition, plein de disparités, et évidemment en sursis de pathologies articulaires, tendineuses et musculaires.

Si ce n’est pas déjà le cas à 25 ans à peine.

Lorsque je parle de disparités, c’est la disproportion que je souligne dans la répartition des volumes de chaque muscle mais également dans l’équilibre des faisceaux d’un même muscle.

Ces amuseurs sont pléthores et ils sont suivis par des centaines de milliers de Followers touchés par leur langage « No Pain No Gain ».

En aparté, cette petite phrase pleine de sens, sortie tout droit des salles américaines des années 80, matérialisée par les icônes de l’entraînement furieux, comme Tom Platz et Mike Mentzer adeptent du système heavy Duty, trouvait alors dans ce contexte tout son fondement et toute sa légitimité.

Ces pionniers fous poussaient l’intensité au paroxysme.

Ils pouvaient certainement prétendre à sa paternité.

Aujourd’hui cette phrase est galvaudée et n’a plus de sens.

Elle est reprise à tour de bras par des midinettes et des « midinets » de tous genres qui après avoir fait trois squats à vide et deux hip thrust se sentent obligés de nous servir le « no pain no gain ».

Bon évidemment, point d’intensité dans leurs entraînements quoi qu’ils en disent, du folklore, encore du folklore…

Revenons à nos youtubeurs de service qui emploient ce langage de « Bûcheron », il n’y a évidemment rien pour ce noble métier, ce langage qui met en avant:

Lourd est égal à fort qui est égal à un vrai mec!

Ils sont, de plus, condescendants et très critiques envers mon type d’approche qui fait la part belle, comme vous le savez probablement si vous lisez régulièrement mes articles, au travail holistique donc à l’ensemble des paramètres d’intensité.

Les seules charges associées à une attitude de barbare prépubère ne résument évidemment pas la pratique de la culture physique ou de la musculation ou du body-building…

… encore une fois, l’appellation de la discipline n’a pas grande importance.

Je précise que ce n’est pas une réaction personnelle, comprenez-le bien, je ne me sens pas attaqué personnellement.

De plus, chacun prend le chemin qui lui semble le plus court et le plus juste.

Les points de vue sont différents pour un million de raisons et je respecte le regard de chacun même si la vision me semble néandertalienne et l’argumentation vide comme un univers sans fin.

Ce que je trouve dommageable, c’est qu’ils embarquent toute une génération, déjà lourdement lobotomisée, vers un concept pauvre et sans fondement.

Ce genre de théorie colle tout à fait à cette époque où l’apprentissage devient totalement superflu.

Très peu d’enseignabilité, quasiment pas d’attention, on clique, on clique, on zappe comme avec les réseaux sociaux…

Il faut donc pousser lourd pour avoir de gros muscles !

C’est tout ?

Oui c’est tout !

Même si tu ne descends pas ta barre, c’est bon ?

Et si tu verrouilles tes coudes, c’est bon aussi ?

Et si tu prends cinq minutes de repos entre chaque série, ça va fonctionner ?

Admettons que je ne contrôle rien, que je laisse tomber les poids ou que je les lève en me servant de tout ce dont je peux me servir, c’est correct aussi, d’après toi ?

Oui, l’important c’est que tu mettes lourd !

Ah OK c’est génial !

Et quand je fais du squat, si je fais un tiers de flexion en ayant bien sûr la sensation de descendre super bien, c’est bon aussi ?

Je prendrais donc bien soin de verrouiller mes genoux comme dans ta démonstration et attendre quelques secondes pour pouvoir refaire mon ersatz de petite flexion.

C’est bien ça ?

Pour les tractions, même chose, n’est-ce pas ?

Je vais bien me lester à la ceinture.

Bon je ne pourrai pas trop monter, je n’y arrive déjà pas à vide, je vais me contorsionner comme un serpent qui veut grimper sur un mur et je vais me lâcher comme un sac à patates.

Mais au moins, j’aurais mis du poids à ma ceinture.

On est d’accord, c’est bien comme ça qu’il faut faire !

Ah oui dernier point, je peux prendre aussi un partenaire costaud qui me soulagera de quelques kilos supplémentaires tout en me disant qu’il m’a à peine soulagé…

Là aussi, c’est génial, ça me permettra de mettre encore plus lourd!

Je vais vraiment me sentir fort.

Donc si je résume:

1) Je vais devoir réduire le plus possible l’amplitude du mouvement.

2) Ne respecter aucun tempo, puisqu’il va falloir que je me serve un maximum des angles et des points d’inertie.

3) Je vais devoir également compenser avec les muscles périphériques ou parasites pour soulager le muscle que je suis censé travailler, parce que de toute façon, sans ça, je ne pourrai jamais y arriver.

4) Je vais gesticuler comme un asticot pour me hisser ou hisser les charges d’égocentrique, totalement surévaluées et que je suis logiquement incapable de bouger

Et de cette façon ça va fonctionner ?

Je vais devenir comme toi, gonflé, pas tant que ça quand même, mais gonfler un peu.

Cela suffira, je donnerai ainsi le change au sein de mon entourage, je deviendrai le mec musclé de ma petite cour.

Je pourrais même y associer un régime hyper calorique plein de sucres et de gras qui m’alourdira de façon conséquente et si tout va bien, je pourrai peut-être prendre 10 kg dans l’année.

Sans aucune conscience de la répartition de masse corporelle que j’ai pu prendre.

Prenez 5mns pour lire cet article ou l’écouter en audio.

Je vais vous faire prendre 10kg très facilement

Quelle est la proportion de graisse et la proportion de muscles ?

Je me targuerai de toute façon d’avoir formidablement réussi par devenir une montagne de muscles en à peine une année.

Personne ne me contredira puisque de toute façon, qui a l’expertise pour faire une évaluation précise de ma progression ?

À part un véritable expert ou un scanner densitométrique qui mesure avec précision les proportions des masses corporelles, densité osseuse comprise.

Qu’est-ce que ça marche bien de travailler avec des charges lourdes !

Pour conclure, le poids est évidemment un paramètre d’intensité à prendre en considération mais il n’est pas le point essentiel sur lequel on doit focaliser pour progresser.

Sauf si on veut faire du sensationnel et s’auto plébisciter auprès de sa communauté.

La charge sans règle et sans contrôle n’a aucun sens.

Si vous voulez devenir vraiment fort sans vous mentir à vous-mêmes, exécutez l’ensemble des mouvements en amplitude complète, avec un tempo prédéfini, sans verrouiller vos articulations, sans déformer le mouvement et sans vous servir d’autres muscles dont le soutien n’a pas lieu d’être.

Sans vous aider d’un partenaire bien sûr qui allège considérablement vos poids.

Vraiment, où est l’intérêt ?

Le poids que vous utiliserez alors, sera réellement le poids que vous êtes capable de véhiculer.

Sinon ce ne sera que mensonges et successions d’échappatoires.

C’est parfois ce qui se passe par analogie dans vos propres vies.

Ce que je vous explique vous semble logique ?

Prenez le temps de réfléchir avant d’agir.

Philippe LAMACHE

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À propos de l'auteur Philippe LAMACHE

Je m’appelle Philippe LAMACHE, je suis coach sportif, coach mental, spécialisé dans l’alimentation et les compléments alimentaires pour sportifs ainsi que dans l’alimentation santé. Depuis plus de 35 ans, je coach des hommes et des femmes pour la pratique pure de la culture physique mais également pour améliorer les qualités physiques d’athlètes amateurs et professionnels, dont quelques champions, et cela dans bon nombre de sports individuels et collectifs.

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