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L’inertie vous condamne à ne pas progresser

« La conviction certaine que l’on pourrait si l’on voulait est cause d’inertie chez maints bons esprits »

GEORG CHRISTOPH LICHTENBERG

A travers cet article, je souhaiterais mettre l’accent sur l’action versus l’inertie.

L’action étant l’antagoniste de l’inertie.

J’ai eu quelques difficultés à trouver le mot qui représenterait le contraire de l’inertie, ainsi l’action m’a semblé tout à fait indiquée.

Je ne vous apprendrais rien en disant que l’action c’est le mouvement.

L’inertie est donc, de mon point de vue, un « ennemi » avéré de l’intensité musculaire.

Voici la définition que nous pourrions donner à l’inertie.

C’est l’état d’une personne oisive, l’inaction et le désœuvrement.

« L’oisiveté est la mère de tous les vices elle en est aussi la maîtresse, dit le Saint-Esprit, il n’y a point de vice que l’oisiveté n’apprenne aux hommes ! Multam malitiam docuit otiositas. (Eccli. c. 33. v. 29.). »

Nous pourrions dire également que c’est l’état de ce qui est inerte, l’absence d’énergie physique ou morale, c’est un état apathique.

D’autre part, d’un point de vue purement physique, c’est aussi la propriété d’un corps inerte à offrir une résistance au mouvement en raison de sa masse.

Mais c’est également la propriété qu’ont les corps de ne pouvoir, par eux-mêmes, changer l’état de repos ou de mouvement dans lequel ils se trouvent.

L’inertie d’un muscle c’est aussi la perte de sa capacité à changer de forme et à se contracter.

Peu de contraction, peu de forme

L’inertie est par conséquent un phénomène expliqué et quantifié par les sciences physiques.

Pourquoi un article sur l’inertie versus l’action, lorsque l’on parle de culture physique ?

Tout naturellement parce que l’action est le mouvement, précieux paramètre d’intensité dont je défends l’impeccabilité. 

Lors des premiers longs vols hors atmosphère terrestre, les astronautes revenaient sur terre avec une masse musculaire atrophiée par le manque d’activité.

Le manque de mouvement, le manque d’action.

Durant plusieurs semaines leurs déplacements, facilités par l’inertie liée au manque de gravité, limitaient considérablement leurs efforts physiques.

Lorsqu’ils revenaient sur terre, ils n’étaient plus en mesure de se tenir debout.

Leurs muscles n’avaient même plus suffisamment de tonicité pour s’opposer à l’attraction terrestre.

L’inertie, donc le manque d’effort musculaire contre résistance, était responsable de cette perte de masse musculaire.

Depuis, des programmes d’entraînement ont été mis au point avec du matériel embarqué afin que les astronautes puissent cultiver leur masse musculaire, hors attraction terrestre et entretenir ainsi leur capacité cardio vasculaire.

Le retour en est alors physiquement facilité et probablement moralement aussi.

Il est toujours impactant psychologiquement de se sentir affaibli.

Les astronautes passent ainsi par des phases de rééducation beaucoup plus courtes.

J’ai choisi cet exemple, sorti du contexte de la culture physique et quelque peu extrapolé, afin qu’il soit clairement compris de tous.

Appliquez-vous sérieusement à rester dans l’action !

Vous devez éviter, comme la peste « les angles et les points d’inertie ».

Comprenez-vous qu’ils sont improductifs, anti-intensité, anti-développement musculaire, anti-développement des qualités physiques ?

Ils vous font perdre du temps et ils sont, de plus, le nid de blessures potentielles.

Prenons pour exemple les flexions d’avant-bras sur bras pour les biceps, les « curls »: ce mouvement est quasiment tout le temps caractérisé par l’absence de contrôle.

Il est une caricature de tout ce qu’il ne faut pas faire !

Ne lancez pas vos haltères ou votre barre au démarrage du mouvement, lorsque vos bras sont tendus.

Je parle de la position d’étirement maximum, le début de la phase concentrique ou la fin de la phase excentrique (c’est une question de point de vue).

Vous vous aidez de tout votre corps, comme si vous jetiez un poids qui vous embarrasse.

En envoyant la charge de la sorte, vous vous engagez à cet instant dans un angle d’inertie ou la tension n’existe plus.

Vous surfez sur l’impulsion de départ.

Suivant la fulgurance avec laquelle vous propulsez le poids, vous perdez un pourcentage important d’intensité, 15, 20, 25 % et parfois bien plus.

Lorsque votre course, c’est à dire votre mouvement, avec ces mêmes haltères ou cette même barre, arrive au niveau du pic de la phase concentrique et qu’à cet endroit, vous vous arrêtez en reposant la charge sur vos deltoïdes et vos pectoraux, vous êtes à cet instant hors tension musculaire sur vos biceps et vous êtes sur un « point d’inertie. »

En générale c’est ainsi que cela se passe…

Quand on jette la charge, on ne se contente pas de cette simple inaction, on la bloque aussi à l’endroit de sa ceinture scapulaire.

On triche jusqu’au bout !

Comprenez bien que vous avez mis un stop à la tension continue, vous avez fait chuter d’un coup l’intensité de votre travail musculaire.

Tous les moments de relâchement, les échappatoires que vous cherchez et que vous trouvez, pendant l’exécution de vos exercices, vont à l’encontre de vos objectifs d’évolution musculaire.

Je vous le garantis !

Cette situation de « triche » est générée systématiquement par un poids trop lourd.

Toujours cette maudite charge…

Ce fameux poids que vous ne maîtrisez pas, qui raccourcit votre amplitude, que vous lancez dans l’espace de non tension, que vous posez sur un point d’inertie, uniquement pour vous soulager.

Mais pourquoi utilisez-vous tout ce poids que vous n’êtes pas capable de déplacer correctement ?

Ne serait-ce que pour satisfaire votre soif égocentrique de mettre du poids coûte que coûte ?

Certainement pour montrer aux autres, que vous aussi, vous pouvez…et que vous êtes fort !

Sinon pourquoi le feriez-vous ?

Vous rendez-vous compte que parfois, ça tourne au ridicule ?

Peut-être suis-je passé à côté de quelque chose, y aurait-il une technique de l’inertie qui serait productive ?

Auriez-vous trouvé un paradoxe qui expliquerait que l’action physique n’est peut-être pas le mouvement ?

De plus, avec ce type d’exécution, où les pratiquants jonglent principalement avec les angles et les points d’inertie, je le répète, les risques de blessures se multiplient .

Comprenez bien que la mécanique est mise à rude épreuve: vous accélérez et vous freinez sans cesse, avec si peu de contrôle.

C’est comme pour un véhicule, si vous le maltraitez, vous l’userez plus vite.

Vous dépensez ainsi plus d’essence et plus d’énergie pour finalement si peu d’efficacité.

En plus d’être dirigé par le poids pour satisfaire son moi égoïque, il y a une autre raison à cette pratique infructueuse: c’est que l’on supporte mal la douleur musculaire.

En effet, rester en tension continue est nerveusement difficile à supporter, alors on s’échappe, on trouve des subterfuges, on se ment à soi-même, on se fait croire que l’on y arrive…mais on n’y arrive pas du tout !

On perd toute lucidité.

Faites l’expérience, conservez la même charge et exécutez parfaitement le mouvement, vous verrez bien que vous n’y arriverez jamais.

Mille fois j’ai fait l’expérience et mille fois le résultat a été identique.

L’inertie est une porte de sortie, une fenêtre de repos, ce n’est certainement pas un axe de progression.

Intégrez ce paramètre d’intensité et vous gagnerez un temps précieux.

Ce que je vous explique vous semble logique ?

Prenez le temps de réfléchir avant d’agir.

Philippe LAMACHE

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À propos de l'auteur Philippe LAMACHE

Je m’appelle Philippe LAMACHE, je suis coach sportif, coach mental, spécialisé dans l’alimentation et les compléments alimentaires pour sportifs ainsi que dans l’alimentation santé. Depuis plus de 35 ans, je coach des hommes et des femmes pour la pratique pure de la culture physique mais également pour améliorer les qualités physiques d’athlètes amateurs et professionnels, dont quelques champions, et cela dans bon nombre de sports individuels et collectifs.

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