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Dès que votre entraînement devient dur vous vous enfuyez

C’est quoi un entraînement dur ?

C’est une notion très subjective, ce qui est dur pour certains est une balade de santé pour d’autres.

Tout est relatif, comme je me plais à le dire et à l’écrire souvent dans mes articles.

Chacun émet des avis totalement différents, voit des choses différentes, sur des faits vécus simultanément, au même endroit et dans des conditions parfois même identiques.

Les perceptions diffèrent et nos limites ne se situent pas au même niveau.

Notre capacité à supporter la douleur et simplement l’idée que nous nous en faisons n’est jamais la même.

Elle est en perpétuel mouvement.

Elle est une apprentie de l’évolution de notre expérience.

Nous supportons parfois l’insupportable et d’autres fois nous nous écroulons au moindre obstacle.

C’est aussi une question de conditionnement.

Nous pourrions donc qualifier l’entraînement dur comme un entraînement vous poussant hors de vos limites physiques et mentales.

Un entraînement vous poussant même bien au-delà de vos limites et de votre zone rouge.

Ce type d’effort physique, répété, pour lequel vous vous demandez si vous n’allez pas succomber.

Vraiment succomber!

Particulièrement pour les groupes musculaires qui demandent des capacités physiques et cardio-vasculaires importantes.

Comme les cuisses par exemple.

Mais chaque groupe musculaire peut être le terrain d’une tension extrême et d’un investissement physique et psychologique maximum.

Ainsi donc, lorsque l’entraînement est poussé, nous perdons une part de notre lucidité.

Cette part qui nous fait faire parfois n’importe quoi.

Nous perdons le précieux contrôle:

La peur de ne pas y arriver, la peur d’échouer, la peur de ne pas être à la hauteur, le manque d’oxygénation, la douleur dans les muscles, dans tout le corps, nous entraînent vers la fuite.

Dès que l’entraînement devient difficile tout part à vau-l’eau.

Les bonnes résolutions de début de série s’étiolent comme peau de chagrin.

Les pratiquants développent alors une inventivité, une imagination qui défient l’entendement pour s’extraire de la douleur.

Non en fait, pour résumer, ils font n’importe quoi.

Toutes les règles de bonne exécution, les paramètres d’intensité, sont bafoués, oubliés.

Bon de toute façon, dans la majorité des cas, ils ne les avaient pas intégrés…

Au moment précis où il faudrait redoubler de vigilance parce que c’est dans cette zone d’intensité que l’on progresse vraiment, et bien, c’est la fuite !

Nous allons scrupuleusement disséquer ce qui se passe.

Quelles sont les mécanismes de protection que nous mettons en place instinctivement et volontairement, pour échapper à l’exécution parfaite et contrôlée, quand nous sommes submergés par les émotions ?

1)Nous réduisons l’amplitude du mouvement.

2)Nous nous servons de l’inertie en laissant tomber la charge, en ne la retenant plus, en verrouillant les articulations.

3)Nous ne respectons plus aucun rythme, aucun tempo d’exécution.

4)Nous modifions notre positionnement par compensation ou surcompensation.

5)Nous faisons participer le plus de muscles périphériques, du groupe musculaire que nous sommes en train de travailler pour faciliter l’exécution.

6)Nous nous faisons aider outrageusement par un partenaire qui fait office lui-même de « muscles parasites. »

Remarquez que dans chacune de ces attitudes, c’est de l’intensité qui disparaît.

Pour finir, il ne reste plus rien, plus d’intensité, l’exercice devient une parodie de mouvement, quasi systématiquement au bénéfice du poids.

Toujours cette fichue charge qui satisfait tant votre ego mais qui vous dessert avec une force que vous n’imaginez même pas.

Si vous avez compris ce que je vous explique et surtout si vous êtes en accord avec cela, filmez-vous et regardez-vous.

Analysez la façon dont vous exécutez l’exercice et particulièrement lorsque vous êtes en perdition.

Regardez vos gestes, regardez la façon dont vous vous déformez et toutes les règles de bonne exécution que vous ne maîtrisez plus.

Vous quittez le navire, pour faire une métaphore avec la navigation.

Pour certains, vous ne saviez même pas naviguer par temps calme, alors, imaginez le désordre, le manque de maîtrise totale par gros temps.

Vous sombrez…

C’est toujours très difficile de se regarder et de faire preuve d’objectivité.

Mais pourtant, honorez-vous d’une autocritique qui sera une véritable révolution pour vous, à la fois d’un point de vue physique, c’est inéluctable, mais aussi mentalement et spirituellement.

Vous pouvez évidemment ne pas être d’accord avec mes principes, j’aime le débat.

Mais dites-moi en quoi toute cette gesticulation désordonnée est un avantage pour progresser ?

En quoi l’intensité devient croissante lorsque l’on ne maîtrise plus rien ?

En rien bien sûr.

On est alors dans un schéma contraire: stagnation et parfois même involution.

J’expliquais l’exécution des tractions à la barre fixe lors d’un post publié récemment.

Je mettais en avant l’amplitude du mouvement et la phase concentrique qui obligent à rapprocher les omoplates, à tirer les deltoïdes en arrière et à rapprocher la cage thoracique de la barre fixe.

Parmi les commentaires, j’en ai eu quelques-uns venant de pratiquants qui n’étaient apparemment pas du tout d’accord avec moi.

Cependant, ils n’avançaient pas une once de contre argumentation constructive.

Ils m’opposaient uniquement des arguments aberrants du genre:

– Il faut travailler lourd, le poids renforce les tendons…

C’est évidemment tout le contraire, c’est le poids qui fragilise les tendons et la mauvaise exécution qui va avec.

Les deux sont intimement liés, trop lourd est égal à « fuite ».

– Avant de travailler à pleine amplitude, il faut s’habituer à l’exercice en faisant des mouvements réduits…

Non surtout pas! Il vaut mieux s’appliquer à optimiser chaque mouvement même si vous n’en faites que deux ou trois plutôt que d’en faire sept ou huit mal exécutés.

C’est un état d’esprit.

Certains préfèrent en faire beaucoup et mal, plutôt que d’en faire peu et bien.

– Travailler au poids de corps sans se lester, c’est de la rigolade, les entraînements que je préconise n’auraient aucune intensité, ce serait tout juste de l’échauffement…

C’est évidemment tout le contraire, mes principes d’entraînement ne sont basés que sur les paramètres d’intensité, développés dans mon e-book que vous pouvez télécharger ci dessous:

« Les 10 règles essentielles pour progresser après 40 ans »

Un nombre incalculable de fois j’ai encadré des individus sceptiques qui ont reconnu finalement à quel point les sessions étaient terriblement intensives et qui par la suite ont adopté ce système d’entraînement.

– Lorsque l’on s’entraîne « freestyle », on fait un peu ce qu’on veut et l’amplitude n’a aucune importance, c’est le poids qui compte !

Concernant certaines disciplines, « freestyle », je vois à peu près ce que cela veut dire, mais concernant la culture physique, je me pose des questions.

Ça va peut-être vouloir dire faire n’importe quoi ?

Se servir de l’amplitude maximum d’un mouvement lorsque rien de pathologique vous empêche de le faire et optimiser les deux phases de contraction dans le respect de la kinésiologie, semblent d’une logique implacable.

Dans ces conditions, se lester devient infiniment plus difficile, impossible pour beaucoup d’entre nous.

Je peux comprendre alors la frustration des égocentriques adorateurs du poids et d’eux-mêmes, surtout d’eux-mêmes.

Ils ne supportent pas l’idée de devoir délester, de devoir baisser considérablement les charges ou même de les supprimer complètement au bénéfice de l’impeccabilité de l’exécution du mouvement.

Une part importante de leur personnalité se dissout alors.

Durant toutes ces années, j’ai croisé le fer avec des pratiquants qui avaient comme seule religion le poids, sous les prétextes fallacieux de l’intensité, de la force, de la puissance et de l’entraînement dur.

La plupart du temps il n’en était rien.

Les barbares de la fonte s’échappaient en se contorsionnant, en réduisant l’amplitude, en verrouillant leurs articulations etc. etc. …

Ils fuyaient comme des suricates affolés.

Vous auriez tout à gagner à ne plus vous enfuir dès que les séries deviennent dures.

C’est un réel apprentissage de maintenir un contrôle parfait des paramètres d’intensité lorsque l’on est dans l’adversité.

J’ai coutume de dire qu’il est difficile de raisonner quand nous avons le doigt coincé dans une porte.

Mais lorsqu’on y arrive, lorsque l’on ne tente plus de s’échapper, alors, s’ouvre à nous d’infinies possibilités.

L’apprentissage peut enfin commencer.

Ce que je vous explique vous semble logique ?

Prenez le temps de réfléchir avant d’agir.

Philippe LAMACHE

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À propos de l'auteur Philippe LAMACHE

Je m’appelle Philippe LAMACHE, je suis coach sportif, coach mental, spécialisé dans l’alimentation et les compléments alimentaires pour sportifs ainsi que dans l’alimentation santé. Depuis plus de 35 ans, je coach des hommes et des femmes pour la pratique pure de la culture physique mais également pour améliorer les qualités physiques d’athlètes amateurs et professionnels, dont quelques champions, et cela dans bon nombre de sports individuels et collectifs.

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