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Les cinq conseils en musculation à ne pas suivre.

La musculation est une discipline où l’on trouve plus de coachs, de conseilleurs, d’experts que de pratiquants.

Le simple fait de franchir la porte d’une salle de musculation ou d’un espace de cross fit suffirait à insuffler le savoir, la science de l’entraînement.

Les trois quarts de la population qui fréquentent les espaces de musculation ont été frappé par la foudre, ils ont reçu la lumière divine; sans conteste, ils détiennent la vérité, l’oreille absolue du savoir kinésiologique.

Alors déferlent tout un tas de principes, de conseils, colportés à leur tour par d’autres conseilleurs à d’autres conseilleurs, cette chaîne s’allongeant encore et encore, sans fin…

La véracité de ce qu’ils brandissent comme « la vérité » n’a jamais été vérifiée, comme une sorte de croyance à laquelle on s’accroche parce que d’autres s’y accrochent.

Voici donc cinq conseils que l’on entend fréquemment depuis des décennies et qu’il ne faut pas suivre de mon point de vue.

1. Il faut prioritairement faire des exercices de base pour progresser

Non ce n’est pas une priorité, la priorité est avant tout la façon dont ils sont exécutés et c’est d’ailleurs valable pour tous les exercices.

Ils n’ont pas le bénéfice de la progression.

Au nom de quoi les flexions d’avant-bras sur bras, debout à la barre, seraient supérieures aux flexions d’avant-bras sur bras assis sur un banc à 90° avec des haltères ?

Au nom de quoi le squat aurait plus de bénéfices pour le développement de vos cuisses que la presse inclinée ?

Parce que tout simplement le squat est un exercice de base donc, de ce fait, il est meilleur qu’un autre.

De surcroît, vu la qualité de l’exécution dans la majorité des cas, je dirais même qu’il est plus mauvais qu’un autre exercice et il serait même un exercice à bannir compte-tenu des lésions traumatiques qu’il inflige aux pratiquants peu scrupuleux.

L’exercice n’y est pour rien, bien sûr, c’est son exécution qui, de facto, devrait l’exclure.

En quoi le développé couché à la barre aurait plus de valeur sur la progression musculaire de vos pectoraux que le développé haltères sur un banc incliné ?

Les exercices de base, n’ont pas plus de légitimité que n’importe quels autres exercices pour vous faire progresser.

Ceux-ci mettant en action la plupart du temps plusieurs articulations, ils demandent donc une maîtrise accrue et parfaite de la technique; ils sont donc finalement moins légitimes puisque plus compliqués et donc plus enclins à être mal exécutés.

2. Il faut manger toutes les deux heures

Bon courage !

Parce que suivant ce que vous mangez toutes les deux heures, vous allez passer votre vie à la selle. 

Vous allez devoir consacrer également beaucoup de temps non seulement à manger mais à préparer vos repas, au détriment d’une partie de votre vie.

Manger toutes les deux heures, ça veut dire manger à partir de six ou sept heures le matin jusqu’à vingt heures ou vingt deux heures, toutes les deux heures sans interruption ! Cela fait donc environ sept à huit fois par jour.

Cette pratique est née initialement de la nécessité de consommer régulièrement la quantité de protéines requises.

Les fameuses 40 à 50 g toutes les deux heures et de la suralimentation liée à l’incontournable prise de masse.

Trop, c’est trop ! J’en connais même qui se réveille la nuit pour manger ! De grâce, dormez la nuit ! C’est bien meilleur pour votre progression !

Concernant les protéines consommées toutes les deux heures et leur assimilation, comprenez bien que si vous assimiliez effectivement 40 à 50 g de protéines toutes les deux heures, le calcul est vite fait, vous vous rendez compte le poids musculaire que vous feriez au bout de deux ou trois ans !

La qualité des protéines y est pour beaucoup, leur coefficient d’efficacité protidique, leur valeur biologique, l’indice chimique et de plus, l’assimilation est dépendante de votre propre capacité d’anabolisme protidique.

Ne multipliez pas les prises toutes les deux heures: cette contrainte est trop aléatoire pour vous l’imposer et également trop coûteuse !

Concernant la suralimentation dans un objectif de prise de masse, consommer entre 7 et 10 000 calories par jour, réparties sur 6 à 8 repas, est une hérésie, excepté peut-être pour quelques « monstres » représentant une infime partie de la population culturiste.

Se retrouver très rapidement à faire 15, 20 ou 25 kg au-dessus de son poids de forme, ne représente véritablement aucun intérêt pour la croissance musculaire.

Vous allez vous alourdir, certes vous remplir de graisse et d’eau.

Vous allez donner l’impression, habillé, d’un format musculaire extraordinaire mais finalement, le jour où vous souhaiterez retrouver une définition acceptable, ce sera une véritable sinécure pour les perdre et vous verrez que votre poids de forme aura très peu bougé.

Cette prise de masse aura été d’une faible efficacité pour prendre de la masse musculaire sèche.

J’aurai l’occasion de vous en reparler lors des prochains articles.

3 .No pain no gain

Cette formule m’a toujours semblé inappropriée, galvaudée de nos jours et phagocytée à la moindre occasion pour un pauvre squat ou un hip thrust exécuté à la sauvette.

Nous sommes complètement dans le folklore des réseaux sociaux !

D’autre part, je ne pense pas que les gains musculaires soient une affaire de souffrance, en tout cas pas dans le sens littéral du mot.

La souffrance est un sentiment erroné, un état de mal-être extrême, ce n’est pas ce que produit la pratique du culturisme.

Et c’est le cas même si vos entraînements sont d’une grande intensité, Même si on peut les qualifier de violents pour vos sens et votre état physique, que le feu est en vous, dans vos muscles, dans votre esprit et que vous êtes à deux doigts de vous évanouir, de rendre votre dernier repas et quasiment votre âme et que vous sentez même l’odeur du sang dans votre gorge et dans votre bouche…

Ce n’est alors pas la souffrance qui me vient à l’esprit mais une forme de plénitude, une grande satisfaction.

Serions-nous assez masochistes pour recommencer encore et encore pendant des mois et des années si souffrance était  le qualificatif exact que nous devrions donner à nos entraînements ?

Vous coinceriez-vous le doigt dans une porte tous les jours pendant des mois et des années ?

Le surpoids est une souffrance, l’entraînement n’en est pas une. En tous cas, mon objectif est de faire en sorte que l’entraînement devienne pour vous un plaisir..

4. Il faut faire beaucoup de répétitions et travailler vite pour sécher et travailler lourd pour prendre de la masse

C’est évidemment faux sur toute la ligne: ni l’un ni l’autre n’a de corrélation entre la cause et l’effet.

C’est avant tout le respect des paramètres d’intensité et le temps sous tension qui feront l’hypertrophie et évidemment l’alimentation qui fera prendre du poids ou accentuera votre définition.

Les légendes en musculation s’appuient sur des images et des principes ultra simplistes.

Vous travaillez lourd, vous devenez lourd.

Si vous déplacez des poids légers rapidement, vous devenez nécessairement léger et rapide.

Vous travaillez large, vous développez la largeur de votre dos, vous travaillez serré, vous développez l’épaisseur de votre dos …

J’écrirai un article très prochainement sur la largeur et l’épaisseur du dos et vous expliquerai à quel point, là aussi, les exercices pour la largeur ou les exercices pour l’épaisseur n’ont pas de fondement.

Manger de l’antilope pour sauter haut, des testicules de taureaux pour la virilité… nous n’en sommes pas loin.

5. Les résultats c’est 70 % l’alimentation et 30 % l’entrainement.

J’ai dû entendre 1000 fois ces statistiques qui ne reposent sur rien.

J’ai tout entendu, 50/50, 20/80 etc. etc. vous l’avez certainement entendu aussi.

Quelles sont les paramètres qui permettent de mesurer à ce point l’importance de l’un ou de l’autre ?

Comment peut-on attribuer un pourcentage d’importance à l’alimentation ou à l’entraînement dans le processus de progression ?

Et le mental dans tout ça, les pensées, le désir, la motivation etc. etc. Quelles sont leurs contributions ?

À quelle hauteur peut-on les impliquer ?

Quel serait leur pourcentage ?

Quelle serait l’approche de l’entraînement à considérer ?

Dans cette répartition des pourcentages, quelle est la place de l’individu et de ses qualités intrinsèques ?

Ne devrions-nous pas tenir compte du type d’individu dont il est question, de sa personnalité ainsi que de ses capacités ?

Nous sommes si différents.

Même chose évidemment pour l’alimentation: quel type d’alimentation et pour qui ?

De mon point de vue tout est important, 100 % important !

L’alimentation c’est 100%, l’entraînement c’est 100% et le mental c’est 100%, en tous cas si l’on souhaite faire les choses bien…

L’alimentation ne représente donc pas une partie d’un tout… c’est un tout!

C’est exactement la même chose pour l’entraînement et évidemment la même chose pour les aspects métaphysiques, le mental, les pensées, l’implication, la motivation, la concentration….

On ne peut décemment pas accorder une partie moindre ou supérieure à l’un ou à l’autre, tous doivent être considérés dans leur intégralité et ne peuvent être minimisés ou sublimés.

Ce que je vous explique vous semble logique ?

Prenez l’habitude de réfléchir avant d’agir.

Philippe LAMACHE

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À propos de l'auteur Philippe LAMACHE

Je m’appelle Philippe LAMACHE, je suis coach sportif, coach mental, spécialisé dans l’alimentation et les compléments alimentaires pour sportifs ainsi que dans l’alimentation santé. Depuis plus de 35 ans, je coach des hommes et des femmes pour la pratique pure de la culture physique mais également pour améliorer les qualités physiques d’athlètes amateurs et professionnels, dont quelques champions, et cela dans bon nombre de sports individuels et collectifs.

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