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Il faut savoir dire non

Pourquoi faudrait-il savoir dire non ?

Dans un monde ou l’acceptation est devenu le maître mot, l’attitude magistrale à avoir.

Le « oui » étant la manifestation verbale de l’acceptation, de la positive attitude.

Mais alors, pourquoi devrais-je vous encourager à dire non ?

Alors que la tendance « béate » vous incite au « oui « .

Folklore zen

J’ai dit: « la tendance béate », parce que je pense, en toute sincérité, que l’acceptation est un travail fondamental, l’apprentissage d’une vie et qu’il ne suffit pas de dire « oui » pour avoir accepté.

Encore du folklore à la mode « Zen*»

ZAZEN

*Zen est une tradition bouddhiste qui est originaire du Japon et qui repose essentiellement sur la pratique de la méditation et l’étude des koans. Ceux-ci étant des enseignements pédagogiques distillés par les maîtres Zen et basé sur l’interprétation profonde d’énigmes irrationnelles que l’on installe dans l’esprit et que l’on laisse mûrir jusqu’à l’apparition de l’évidence.

Je suis tout à fait admiratif des enseignements Zazen mais c’est simplement son utilisation banalisée à toutes les sauces « bobos » qui prête à sourire et qui finissent par galvauder cette pratique ancestrale et la reléguer au rang d’un simple folklore.

Au même titre que les signes religieux ostentatoires tatoués sur la peau ou la parole au nom de dieu associée aux pires insultes.

Même folklore, point de spiritualité, point d’amour, juste de la mode.

Finalement, savoir dire « non » serait-il un exercice qui participerait à votre éveil spirituel et à votre paix ?

Le fait de dire « non », ne serait-ce pas une véritable forme d’honnêteté ?

Être en accord avec soi-même, au diapason avec ses pensées.

Ainsi à contrario, le « oui » systématique d’une totale malhonnêteté ?

Les enfants passent par cette étape, ils disent « non » systématiquement.

Enfant et le « non »

Les pédopsychiatres l’appellent la phase d’opposition.

C’est une période importante dans la construction psychique de l’enfant.

Cela correspond à trois changements liés entre eux.

Premier:

L’enfant se perçoit alors comme un individu à part entière, avec sa pensée propre, et il le revendique.

Le « non » lui sert à exprimer ses désirs.

Second:

Il a compris que sa volonté était souvent différente de celle de ses parents.

L’utilisation du « non » lui permet de commencer, petit à petit, un processus d’autonomisation vis à vis de ses parents.

Troisième:

Répression et permission

L’enfant expérimente les limites de cette autonomie nouvelle.

Il teste donc sans cesse ses parents pour déterminer les limites. 

C’est une période essentielle dans la construction du futur adulte.

Le rôle des parents à ce stade aura une importance capitale, entre la répression et la permission.

Encore un sujet vaste et tellement intéressant : Quel est le rôle des parents dans l’éducation des enfants ?

De toute évidence, cette période de l’enfance et la façon dont elle sera gérée par l’entourage proche, déterminera en grande partie sa capacité de futur adulte à savoir dire « non ».

Avez-vous remarqué que dans votre entourage certaines personnes disent toujours « oui » ?

Je parle de ce « oui » systématique, ce « oui » qui les obligera à se couper en quatre pour satisfaire le désir des autres.

En effet, impossible de refuser, peur de décevoir, peur de ne pas être à la hauteur, peur d’être jugé, de passer pour ce que l’on est pas…

Comment serait-il envisageable de dire non ?

« Non », ce serait alors s’exposer à la vindicte, ce serait ne plus être indispensable, refuser les sollicitations, perdre de l’importance et peut-être même ne plus exister…

Et pourtant, c’est bien tout le contraire, dire « non » c’est exister.

À cet instant précis c’est vous qui décidez, c’est votre libre arbitre qui a pris le pouvoir.

Dire « non » est une forme de liberté fondamentale.

J’ai une anecdote à vous raconter.

Cela remonte à plus d’une quinzaine d’années, j’avais un jeune ami boxeur professionnel qui n’avait pas encore 20 ans.

Il était devenu l’homme à tout faire, « le porteur de valises » d’un faible quadragénaire égocentrique et manipulateur, en mal de protection et de reconnaissance.

Manipulation intellectuelle qui esclavagise

Cet homme, que nous appellerons Jean-Pierre, avait jeté son dévolu, son emprise intellectuelle sur mon jeune ami que nous appellerons, Mohamed.

Pour certains, la force est un outil de contrainte, un moyen de soumettre et pour d’autres, c’est la manipulation intellectuelle qui esclavagise.


Ainsi les demandes de « l’esclavagiste intellectuel » devenaient de plus en plus courantes, systématiques, oppressantes.

Ce qui était au départ des échanges, des services amicaux, devenaient peu à peu des contraintes, des obligations.

Au point où cette situation était devenue, pour Mohamed, insupportable et malheureusement inextricable…

Malgré l’extraordinaire force de combattant qu’il déployait dans ses entraînements et ses combats, il était dans l’incapacité de dire « non » à l’oppresseur.

Un soir, alors qu’il était à bout et que cette situation le rongeait, il partagea avec moi son désœuvrement.

Encore une fois, une énième fois, Jean-Pierre le sollicitait pour l’accompagner en promenade alors qu’il était 22 heures.

Je lui conseillais donc de refuser, je lui sommais plutôt de dire « non ».

En première réaction il resta coi, puis balbutia quelques bribes de phrases du style :

« je ne sais pas… mais il va devenir dingue… heu…je lui dis non direct… comme ça…tu ne crois pas que je devrais… »

J’insiste à nouveau en lui disant :

« tu l’appelles et tu lui dis que ce n’est pas possible, tu es fatigué et tu ne peux pas venir.

 -Bon OK…

-Appelle-le maintenant et tu me rappelles tout de suite pour me confirmer que tu lui as dit « non ».

Tu verras, il faut t’attendre à ce qu’il n’accepte pas le « non », ton « non » et qu’il passe par tous les stades:

celui qui ne comprend pas, celui qui pleurniche, celui qui devient agressif…

Il tentera de te manipuler par tous les moyens.

Bourreau en colère

Je pense qu’il n’y a rien de pire que l’individu qui perd son emprise, sa possession, rien de plus terrible que le manipulateur qui perd sa proie, le bourreau dont la victime s’échappe.

Il déploie alors des stratégies pour le culpabiliser, pour lui faire peur mais également pour que il s’apitoies sur son pauvre sort.

C’est effectivement ce qui s’est passé.

Voici un article intéressant sur le sujet de l’égocentrisme, la manipulation et la perversité.

J’ai la forte impression que dès qu’il est question de discorde, particulièrement dans le couple, surgit le spectre du pervers manipulateur, souvent à juste titre …mais pas toujours.

Le manipulateur n’est parfois pas celui qu’on pense… ni la victime d’ailleurs.

Hystérie et perversion : le pervers narcissique

Mohamed a tenu bon et a maintenu son « non », sans fléchir, malgré les assauts de la bête meurtrie.

Ce fut un tournant essentiel dans la vie de Mohamed.

Il y a eu avant cet épisode et après.

Il est passé évidemment par une période de « non » systématiques.

Ce n’est pas toujours mieux que le « oui » systématique mais lorsqu’on goûte à la liberté on en abuse.

Il n’a plus jamais été ce consentant automatique et je pense même que cet épisode important aura eu une répercussion majeure sur les choix qu’il a fait et qu’il fera tout au long de son existence.

Epreuve de passer à l’acte du « non »

C’est réellement une épreuve de passer à l’acte du « non ».

Je ne suis pas d’accord, je m’oppose, je décide en mon âme et conscience qu’il n’en sera pas ainsi.

Cette situation ne me convient pas, je ne suis pas d’accord avec cette idée, j’exprime mon avis parce qu’il correspond à mon ressenti.

Nous ne pouvons pas plaire à tout le monde et nous ne pouvons pas satisfaire continuellement les autres au détriment de notre bien-être et fort souvent au détriment de notre santé physique et mentale.

Si vous êtes cette personne qui dit « oui » à tout, prenez un peu de recul et analysez la situation.

Est-ce que votre consentement « dogmatique » à éviter les conflits, augmente la considération à votre égard ?

Est-ce que cela empêche une partie de votre entourage à être médisant à votre endroit ?

Certes non !

Vous n’en ferez jamais assez, on vous fera toujours des reproches et vous en ferez toujours plus jusqu’à finir par vous perdre vraiment.

Quand vous avez la conviction que le « oui » n’est plus acceptable, alors, osez dire « non » à vos collègues de travail, à votre conjoint, à vos enfants, à vos amis…

Vous prendrez enfin le contrôle de votre vie.

Voici un abstract qui met en évidence « savoir dire non » dans le milieu médical.

J’ai trouvé intéressant la corrélation que l’on peut faire entre les personnes lambda dans l’incapacité de dire « non » et les médecins érudits dans le domaine des sciences, instruits aux choses de l’esprit et de la psychologie, qui tombent eux aussi dans le panneau.

Je voulais simplement mettre en évidence que ce n’est pas une question d’intelligence, de milieux socio-professionnel ou de connaissances.

Il n’y a pas de profil type, personne n’est épargné.

Savoir dire « non » pour celle ou celui qui souffre d’avoir toujours dit « oui » est une renaissance, un changement fondamental.

C’est tourner le dos définitivement à une addiction, passer outre ses peurs, une vraie forme de courage.

Ce que je vous explique vous semble logique ?

Prenez le temps de réfléchir avant d’agir.

Philippe LAMACHE

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À propos de l'auteur Philippe LAMACHE

Je m’appelle Philippe LAMACHE, je suis coach sportif, coach mental, spécialisé dans l’alimentation et les compléments alimentaires pour sportifs ainsi que dans l’alimentation santé. Depuis plus de 35 ans, je coach des hommes et des femmes pour la pratique pure de la culture physique mais également pour améliorer les qualités physiques d’athlètes amateurs et professionnels, dont quelques champions, et cela dans bon nombre de sports individuels et collectifs.

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