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La dictature des bons vivants

Voici la définition que nous pourrions donner du « bon vivant »:

C’est celui qui apprécie la cuisine raffinée, servie dans les usages.

Celui qui apprécie la bonne chère (Non ! Ce n’est pas une faute, cela s’écrit bien comme ça).

C’est donc une personne d’humeur joviale qui apprécie les plaisirs de la vie, notamment les plaisirs de la table.

En voici quelques synonymes:

Boute-en-train, épicurien, fine bouche, fin gourmet, fourchette, jouisseur, joyeux drille…

Il y a chez le bon vivant ce sentiment d’appartenir à une caste bien-pensante.

Il sait vivre, il a le secret que tu ne possèdes pas si tu ne partages pas sa philosophie.

Le bon vivant s’oppose au mauvais vivant, celui qui ne sait pas vivre, celui qui ne profite pas des plaisirs de la vie.

C’est à dire toi.

Ce qu’il considère être bien sûr des plaisirs, les plaisirs qui correspondent à sa vie.

Cette notion est toute relative.

Le bon vivant se sent l’âme du sauveur.

Il est le représentant légitime d’une sorte de religion qui finalement n’accepterait aucune autre alternative, aucune autre religion.

Oui, il veut te sauver, il veut te libérer, il estime avec toute l’arrogance qui le caractérise que ce que tu fais n’est pas bien et qu’il détient la vérité.

Pour faire rapide, si tu ne manges pas comme lui, si tu ne bois pas comme lui et par extension, si tu ne fumes pas comme lui et dans certains cas si tu ne te drogues pas comme lui, tu es quasiment un con.

Il t’explique à quel point tu te trompes, à quel point tu passes à côté de la « vraie » vie…

Vraiment, tu ne connais pas les bonnes choses, le plaisir d’être repus après avoir mangé de la bonne charcuterie, une daube exceptionnelle, plusieurs sortes de fromage et du vin rouge, blanc ou rosé accompagné de champagne et d’un cognac de 50 ans d’âge…

Là est la vraie vie.

Et l’alcool, c’est merveilleux !

As-tu vécu l’état de désinhibition ?

Quel bonheur, tu te sens pousser des ailes, capable de dire des choses que tu serais incapable de penser même à jeun.

C’est dire comme tu es créatif !

Faire la fête sans avoir bu, ce n’est pas faire la fête.

Tu ne sais pas t’amuser, tu ne sais pas vivre.

Etc…etc…

S’il vous plaît les bons vivants, laissez nous tranquilles!

Je vais parler pour et au nom de mes compatriotes hygiénistes les plus jeunes avec lesquels je partage ce style de vie.

Parce qu’il est vrai que depuis quelques années, probablement depuis que j’ai mis le pied chez les seniors, j’ai acquis naturellement une légitimité qui exclut quasiment toute discussion sur ce sujet.

J’ai l’impression d’être sorti du débat, je bénéficie d’une espèce d’immunité.

On n’ose plus m’attaquer sur ce domaine.

Les bons vivants ont une tendance à me laisser plutôt tranquille, vu l’état avancé de décrépitude dans lequel leur religion du « bon vivant » les a projeté à plus de 50 ans et vu l’état de mes artères, je crois qu’ils ont baissé les armes.

En effet, 40 années et plus, de mal bouffe alcoolisée ont une tendance a laisser des traces, des ornières pourrions nous dire.

Les bons vivants n’essaient donc plus de me convaincre ou de me convertir.

Probablement par manque d’argumentation, probablement aussi parce qu’ils doivent sentir que le terrain est miné et que finalement, le bon vivant est en train de changer de camp.

Le bon vivant d’antan se transforme progressivement en bon mort prématuré.

Donc, jeunes gens, vous qui avez choisi le chemin de la vertu sportive et alimentaire et pour certains spirituelle, vous allez-vous faire emmerder une bonne partie de votre vie par la bien-pensance « Épicurienne ».

Nous sommes évidemment bien loin des enseignements d’Epicure, mais bon, avec le temps, tout se galvaude, même la culture physique qui est devenue un avatar pour midinette à « selfion » sur les réseaux sociaux.

C’est peut-être le progrès…je n’en suis persuadé.

Le bon vivant va essayer à grands coups de prosélytisme de vous convertir à sa pratique et fera tout pour vous convaincre de quitter votre hygiène de vie tellement ennuyeuse à son goût.

Mes chers bons vivants, comprenez que votre mode de vie ne nous fait pas plus vibrer que notre style de vie ne vous intéresse.

Cela ne fait pas partie de nos perspectives.

Nous n’aimons pas manger ce que vous mangez, boire ce que vous buvez, fumer ce que vous fumez.

Intégrez une bonne fois pour toute que vos plaisirs ne sont pas les nôtres.

De toute évidence, les notions de relativité et de libre arbitre ont dû échapper à certains d’entre vous.

Il n’y a pas qu’une vérité, ni une façon idéale de vivre.

L’important est d’être en conformité, en harmonie avec nos pratiques respectives.

N’est-ce pas une des définitions du bonheur ?

Ce que je vous explique vous semble logique ?

Prenez le temps de réfléchir avant d’agir.

Philippe LAMACHE

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À propos de l'auteur Philippe LAMACHE

Je m’appelle Philippe LAMACHE, je suis coach sportif, coach mental, spécialisé dans l’alimentation et les compléments alimentaires pour sportifs ainsi que dans l’alimentation santé. Depuis plus de 35 ans, je coach des hommes et des femmes pour la pratique pure de la culture physique mais également pour améliorer les qualités physiques d’athlètes amateurs et professionnels, dont quelques champions, et cela dans bon nombre de sports individuels et collectifs.

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