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Doit-on baisser les bras ?

Il n’est pas question dans cet article d’un mouvement pour lequel nous nous poserions la question de savoir s’il faut baisser les bras ou pas.

« Jusqu’où doit-on baisser les bras lors de la phase excentrique des élévations latérales avec haltères ? »

Non, ce n’est pas de cela dont il s’agit.

Il est question ici de l’expression synonyme de renoncer ; capituler ; renoncer à agir ; renoncer à poursuivre une action ; baisser pavillon ; jeter l’éponge ; s’avouer vaincu ; se décourager face aux difficultés…

C’est une réflexion faisant suite à la volte-face de certaines « stars » du fitness qui tournent radicalement le dos à la condition physique d’excellence qu’elles avaient, pour arborer une condition déplorable et une esthétique « grassouillette ».

Les protagonistes, de ces profils Instagram, majoritairement américaines, suivis par des millions de personnes, passent de la super forme à la super méforme.

C’est une sorte de repentance inversée, une repentance dans l’autre sens …

Les réseaux sociaux n’ont certes pas le bénéfice de ce revirement de situation, ce phénomène est évidemment aussi présent dans la vraie vie.

Il ne tardera assurément pas à arriver en France, ce n’est qu’une question de temps.

Je vous rappelle que les USA sont le berceau de la musculation, du fitness, du body-building…

… pour le meilleur et pour le pire.

Alors patience, nous récolterons donc très prochainement ce fruit frelaté.

Pendant des années, ces ascètes, ces religieuses intégristes ont porté la parole divine des abdominaux saillants et des fesses rebondies.

Ne voyez aucune once de sexisme dans cet article, je n’ai pour l’instant pas vu de repentance masculine de ce genre.

Elles ont fait l’apologie de ce style de vie pour subitement tourner le dos à des années de pratiques et à des centaines de milliers d’âmes qu’elles avaient réussies à convaincre.

Mais qu’est-ce qui a donc pu détourner ces prêcheuses du pieux chemin de la remise en forme, de la santé et du bien-être ?

Comment est-il possible de s’engager en religion, quelle que soit la religion, en ayant nécessairement des convictions chevillées au corps et de s’en défaire dès le début du chemin quand pointent les premières difficultés.

N’était-ce donc pas pour une ou des raisons fallacieuses que le sacerdoce avait été épousé ?

Quelles sont donc les raisons pour lesquelles elles décident un jour d’emprunter le chemin de la remise en forme ?

Serait-ce pour la mode?

Le fitness est une tendance, c’est un moyen pour être regardé, un levier de notoriété.

Beaucoup d’hommes et de femmes empruntent ce chemin parce qu’il faut faire ce que les autres font, parce qu’on les trouve branchés, sexy…

Comme à une époque c’était bien de fumer ou de porter certains vêtements ou de fréquenter certains endroits…

Serait-ce pour quelqu’un ou quelqu’une ?

Certaines ou certains s’engagent sur cette voie par procuration, parce que l’on sait que ça fera plaisir à celui ou à celle qui occupe notre esprit émotionnel.

On a un tel besoin de séduction et tellement peur de le ou la perdre.

On est parfois capable de faire n’importe quoi par « amour »… non je plaisante, point d’amour à cet endroit, de l’ego encore de l’ego…

Les célibataires ne sont pas en reste non plus : Cela peut être aussi un outil de séduction.

Serait-ce pour la santé ?

C’est parfois un déclic, suite à une maladie, ou à la maladie d’un proche qui déclenche cette appétence à l’exercice physique et à la bonne alimentation.

Un avertissement magistral, la peur, qui génère le processus de remise en forme ou de mise en forme, car, préalablement, avions-nous déjà été en forme ?

Serait-ce pour des raisons esthétiques ?

Un jour nous ne nous supportons plus… 

Notre image dans le miroir, une photo, le pèse-personne qui s’emballe, une réflexion d’un ami « cher », ou tout simplement parce qu’on a vu quelqu’un ou quelqu’une avec un corps qui nous faisait envie.

On s’engage alors sur le chemin de la reconstruction de son image corporelle.

Serait-ce pour améliorer ses performances et être compétitif sportivement ?

Certaines et certains s’engagent dans le monde du fitness parce qu’il y a préalablement le souhait d’améliorer leurs conditions physiques générales et leurs performances dans le cadre d’une activité sportive.

Il y a également le désir de participer à des compétitions basées sur l’esthétique… les concours de Bikini, men’s physique, body fitness, body-building etc.

Serait-ce par philosophie ?

On pourrait considérer que la pratique de la culture physique, ou en tout cas la pratique de disciplines qui s’en rapprochent, combinée à une alimentation juste et raisonnée et associée à un système de pensée tourné vers la conscientisation, la paix avec soi-même et les autres, représenteraient une forme d’hygiènisme.

Ce serait un style de vie, une voie quasi religieuse pour emprunter, de nouveau, les métaphores du début de cet article.

Il y a probablement encore d’autres raisons qui m’échappent au moment où j’écris ces quelques lignes.

Quelles sont alors les bonnes ou les mauvaises raisons ?

C’est évidemment la suite de l’histoire qui le déterminera, la suite de votre propre histoire.

Les raisons sont parfois éphémères, c’est peut-être à ce niveau que le bat blesse ?

Il n’y a donc parfois pas de véritables fondements dans tout ce folklore fitness.

Ne pensez-vous pas que l’on réussisse mieux son entrée en religion par amour de Dieu que par déception amoureuse ?

Devient-on un grand compositeur par amour pour la musique ou par amour de l’argent ?

Comprenez-vous le pouvoir des intentions ?

La plupart de ces « Fit girls » n’ont que quelques années d’expérience…

…de réseaux sociaux devrais-je dire, ce serait plus juste.

À peine commencée, leur mission est déjà terminée.

Elles sont jeunes, elles n’ont pas 30 ans…

Elles affichent déjà 10 ou 15 kg de surcharge pondérale.

À ce rythme là, dans 10 ans ce sera le double.

Je vous invite à lire cet excellent article scientifique de la Haute autorité de Santé (HAS).

Surpoids et obésité de l’adulte : prise en charge médicale de premier recours

Mais peut-on les blâmer, elles se sentent si bien…

De plus, leurs communautés sont tellement en accord avec cette nouvelle philosophie, que ça ne fait que les conforter.

Des milliers de messages de soutien en faveur de la mal bouffe et du surpoids.

« Je t’admire tellement, tu t’acceptes telle que tu es »

« J’aimerais tellement être comme toi »

« Tu es un exemple pour nous toutes »

« Il y en a marre de la dictature du contrôle du poids et du fitness»

« On ne vit qu’une fois »

« Carpe diem »

« Il faut savoir profiter de la vie »

Que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la vie physique, il y a des hordes de compatissants qui cautionnent ces volte-faces.

Je m’accepte comme je suis !

C’est devenu la phrase qui légitime tout…

C’est une caution à effacer les règles, à supprimer le cadre, à ne plus être dans l’hygiène alimentaire et le respect de son corps.

Cette phrase conceptuelle ne règle évidemment rien, la plupart du temps, les gens qui l’emploient feignent l’acceptation.

Il n’en est rien, le simple fait de le crier sur tous les toits trahit la non acceptation.

Le processus qui nous engage à accepter passe par une évolution spirituelle longue et attentive.

Ce n’est pas une lubie passagère, ce n’est pas uniquement parce qu’on en a marre de faire des efforts et qu’on jette son dévolu sur des hamburgers et sur l’alimentation grasse, sucrée et claffie d’adjuvants, issue de l’industrie, que l’on a gravi un échelon vers la paix.

De mon point de vue, c’est tout le contraire.

Pensez-vous véritablement que nous nous acceptons tels que nous sommes ?

Et dans l’absolu, doit-on accepter la méforme, le surpoids, le mal-être qui va avec et parfois, quasi inévitablement les pathologies qui les accompagnent ?

Accepter fondamentalement d’être tel que nous sommes, voudrait dire que nous avons lissé notre ego au point que notre apparence n’aurait plus aucune importance.

Qui peut le croire ?

Si il y a bien quelque chose que nous devrions accepter, ce serait plutôt la bonne santé, le goût de l’effort et l’alimentation simple et bienveillante pour notre corps et notre esprit.

Je partage avec vous cet article qui met en exergue la pratique sportive et le surpoids, c’est édifiant.

Surpoids : jusqu’où la bonne forme physique est-elle bénéfique ?

En conclusion, doit-on encourager ces repenties du fitness ?

Certes non !

Elles ne sont pas en amour avec leur alimentation, que ce soit lorsqu’elles étaient dans le contrôle ou aujourd’hui dans le non contrôle.

Elle souffrent de la même façon.

Elles ne font que partager leur mal être (contrairement à ce qu’elles prétendent), leur désordre, avec qui veut bien les entendre, c’est un moyen de se légitimer.

Remarquez, par exemple, à quel point les gens qui boivent de l’alcool veulent toujours vous en faire boire aussi.

Ils vous disent à quel point c’est conviviale, que c’est une façon géniale de faire la fête, qu’on ne peut pas s’amuser sans alcool, que l’on ne sait pas vivre etc…

Ils finissent même par vous culpabiliser.

Les « rabats joie » se situent toujours du coté de la sobriété.

Néanmoins, n’avons-nous pas sur cette terre une belle mission qui consisterait à nous choyer, à être bienveillants envers nous-même ?

Ne devrions nous pas entretenir notre véhicule pour qu’il nous mène le plus loin possible dans les meilleures conditions ?

Faites appel à votre bon sens, ne suivez pas coûte que coûte les idées des autres, fussent-elles faciles.

Ce que je vous explique vous semble logique ?

Prenez le temps de réfléchir avant d’agir.

Philippe LAMACHE

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À propos de l'auteur Philippe LAMACHE

Je m’appelle Philippe LAMACHE, je suis coach sportif, coach mental, spécialisé dans l’alimentation et les compléments alimentaires pour sportifs ainsi que dans l’alimentation santé. Depuis plus de 35 ans, je coach des hommes et des femmes pour la pratique pure de la culture physique mais également pour améliorer les qualités physiques d’athlètes amateurs et professionnels, dont quelques champions, et cela dans bon nombre de sports individuels et collectifs.

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